On voit donc que cet avion était vraiment à la pointe de la technologie de son époque. En particulier sa vitesse de Mach 2 était exceptionnelle pour un avion léger et suceptible d'être utilisé à par de terrains en terre ou en herbe sommairement aménagés. On se rappelle des déboires du Fiat G91 et du Bréguet Taon. En outre, pour la première fois chez Mig, le chasseur était propulsé par un réacteur de conception entièrement soviétique et non dérivé d'un quelconque moteur anglais...
Le projet démarra vraissemblablement en 1954. Afin d'obtenir
la vitesse requise, les concepteurs réduisirent au maximum la masse
de l'appareil tout en recherchant le propulseur le plus puissant possible.
Plusieurs prototypes furent construits : E50, E-2a, E5,E6, dans le but
de choisir la formule aérodynamique la plus satisfaisante. C'est
la voilure delta mince avec empennage horizontal qui fut retenue : le delta
permettait une épaisseur relative faible, une importante surface
tandis que l'empennage permettait l'utilisation de volets, chose impossible
sur un delta pur (voir vitesse d'atterrissage du Mirage III).
En 1958 la production fut lancée, et l'otan (notez les minuscules)
lui attribua le code Fishbed (la sole).
On peut distinguer plusieurs familles de Mig 21 :
I Le premier jet :
Produites à Moscou et Tbilissi, environ 16 variantes du Mig 21
F (Fishbed C) ont vu le jour. Le moteur était le Toumanski RD11
de 5750 kgp. Les éventuels cannons étaient des NR-30.
Une version biplace fut développée, le Mig 21 U ( Mongol
A). Outre la nouvelle verrière et la diminution de la quantité
de carburant emportée, un nouveau train d'atterrissage plus robuste
portait des roues plus grosses occasionnant des bossages sur les côté
du fuselage.
La Chine après avoir acquis des droits de production sous licence,
continue toujours de dévelloper cet appareil et le commercialise
à l'export sous la dénomination F7.
II La maturité :
En 1961 l'occident découvre au défilé aérien
de Tuschino le Mig 21 PF (Fishbed D). Ces avions marquaient un tournant
capital, la machine devenant pleinement opérationnelle, avec un
véritable rayon d'action grace à l'agrandissement de l'arrête
dorsale, un moteur plus puissant (RD11 F2 de 5950 kgp), un véritable
radar, et un armement plus "sérieux". On notera la version spécifique
destinée au Vietnam le : Mig 21 PFW.
La version la plus fameuse du PF est le PFM. A partir de cette version,
l'avion est équipé de volets soufflés, d'un empennage
horizontal agrandi, d'un canon GS-h 23 en position ventrale devant
les logements du train d'atterrissage, d'un siège éjectable
performant (Zvevsda K-1), d'une verrière en deux parties, et d'un
réacteur RD116 F2 de 6200 kgp. On peut certainement comparer cet
avion au Mirage IIIC.
Cependant, ces modifications ne furent introduites que progressivement.
Par exemple, les premiers PFM avaient conservé la verrière
monobloc basculant vers l'avant.
III Les dévellopements :
Les versions suivantes sont caractérisées par une arrête
dorsale encore agrandie augmentant la capacité en carburant, et
surtout un nouveau moteur plus puissant, le RD13 de 6600 kgp dans ses premières
versions. On note les modèles les plus courants : S, M, SM, FM,
R, RF (conteneur de reconnaissance). Le plus répendu étant
le FM. Une nouvelle version du biplace apparaît, dérivée
du PFM/MF dont elle reprend le moteur : Le Mig 21 US/UM.
Ces modèles sont si diversifiés qu'il serait impossible
de dénombrer les variantes, compte tenu de la pléthore de
pays acquéreurs. Les radars, les moteurs, les équipements
variaient suivant les clients.
IV Les ultimes :
Le Mig 21, toujours en production souffrait d'une comparaison moins
favorable avec ses rivaux : Mirage F1, F5E, F16A... Il fut donc doté
d'un nouveau moteur nettement plus musclé, le RD25 de 7600 kgp à
sec (9600 kgp avec PC), lui donnant un rapport poussée/poids proche
de 1, augmentant ses capacités d'emport, de décollage
court, d'interception, et de manoeuvre.
C'est le modèle Mig 21 SMT, qui ne profita qu'à l'URSS
en raison de ses équipements d'avant garde. (c'est mon préféré
!). Le SMT donna une version "export", le Mig 21 bis, qui fut vendu principalement
en Europe de l'Est.
Seul inconvénient du SMT (pour le modéliste) : la décoration
métal naturel...
On peut penser que la maîtrise du travail du titane acquise par
Mig sur les modèles 25 et 31 a pu bénéficier au 21,
car ce métal fut introduit avec succès dans la cellule et
permit un gain de poids important.
V Old soldier never die...
Nous voici au début les '90, la production a cessé après...
plus de trente ans d'évolution, plus de 3000 appareils sont encore
en service, et avec le tassement des performances des nouveaux appareils,
le Mig 21 apparaît comme son meilleur successeur possible. Pourquoi
se succéder à soi même ?
Bien que montrant ses limites en particulier en termes de rayon d'action
et de maniabilité, la miniaturisation des composants électroniques
et informatiques lui ouvrent un nouvel avenir. En effet les ordinateurs
modernes, miniaturisés peuvent entrer dans ses cases à équipement
de volume réduit, alors que son prix de revient est ridiculement
faible comparé à d'autres chasseurs. En outre, sa solidité
et sa robustesse sont devenues légendaires. Il peut être mis
en oeuvre par des servants peu qualifiés et peu nombreux, et il
garde sa capacité à utiliser des terrains sommaires, à
décoller et atterrir à partir de routes pour automobiles.
Le Mig 21-93, sur base de Mig 21 SMT, peut tirer les missiles russes les
plus modernes qui équipent actuellement Mig 29 et Su 27/30, et est
équipé d'avionnique THOMSON. De quoi intéresser les
pays à faible budget... le Lancer, dévellopé par IAI
possède des capacités équivalentes en ce qui concerne
le rayon d'action, la vitesse, mais est plutôt orienté vers
les équipements américains. Cependant le Lancer est dévellopé
sur la base du PFM/MF, et concerne surtout la Roumanie, alors que le 21-93
a percé en Inde sur base 21 bis(donnée à vérifier).
To be continued....